Petit historique de Strasbourg

D'Argentoratum a Strateburgum (latin)

puis Strasbourg

"Strateburgum" est mentionné pour la première fois en 496
et signifie littéralement "bourg sur la route".

Le premier nom de la ville fut en celte "Argentorate", romanisé en "Argentoratum".


 

Avant d'aborder

l'etymologie et l'historique de Strasbourg

 

un panoramique évocateur :


 Vous pouvez distinguer de gauche à droite :


- 1. Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (M.A.M.C.S.)

- 2. le barrage Vauban et sa belle terrasse - belvédère très appréciée des touristes 

- 3. l'ancienne Commanderie de Saint-Jean de Jérusalem qui a servi d'hôpital pour soigner le "mal français" ( la vérole ) au Moyen-Âge,
devenue prison pour femmes,
pour être ensuite "reconvertie" en E.N.A.
(Ecole Nationale d'Administration).

- 4. dans la partie droite les très anciennes Tours des Ponts Couverts
qui se reflètent dans l'Ill, affluent du Rhin.

5. Et tout à droite et en arrière-plan :

la cathédrale.



De -12 avant J-C. à 1988 : 2000 ans d'histoire.

Strasbourg est la septième ville française.
Les richesses architecturales du vieux Strasbourg, les nombreux monuments,
mais aussi les berges, les ponts,

les places et les ruelles ont constitué un vaste ensemble exceptionnel.


C'est en décembre 1988, année du bimillénaire,
que le vieux Strasbourg
est inscrit sur la liste du patrimoine mondial
de l’UNESCO sous le nom
« Strasbourg – Grande Ile »


 Gravure de la cathédrale datant de 1891


Ville frontière depuis toujours, Strasbourg est profondément biculturelle.
Son histoire riche et tourmentée a laissé un patrimoine architectural remarquable.

Son centre entièrement classé patrimoine mondial de l'humanité,
comprend :

le quartier de la cathédrale Notre-Dame
et 
le quartier de la Petite France.



Voir un peu plus bas dans la page

son Etymologie

et un peu d'histoire :

- Préhistoire et antiquité

- Moyen-Âge

- A compter du VIIIe siècle :

- Documents " Les Serments de Strasbourg" :

l’Alsace a joué un rôledans la naissance de la langue française...

- Le XVe siècle, Gutenberg...

-  la guerre de 30 ans (1648-1648) 

- la Révolution française, Rouget de l'Isle...

. . . .

Pour finir, Strasbourg capitale européenne


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La célèbre maison Kammerzell construite en 1427

située place de la cathédrale

"La construction de cette maison, en face de la Cathédrale Notre-Dame, dont les colombages comptent parmi les plus richement décorés de la ville, remonte à l'année 1427.

Bien que construite en 1427, c'est en 1467 et 1589 qu'elle apparaît sous son visage architectural tel qu'on peut le contempler aujourd'hui, avec son extérieur tout en boiseries.

Construite par le célèbre négociant de fromages Martin Braun, dans ce style Renaissance très particulier, le rez-de-chaussée est en pierre et les étages supérieurs en bois sculptés avec des fenêtres en cul-de-bouteille. Les sculptures des poutres représentent des scènes sacrées et profanes. Sur le pignon, on voit encore la poulie qui servait à faire monter les réserves au grenier.

Après de nombreux propriétaires, l'édifice est acquis par la Communauté urbaine de Strasbourg, via son organe la fondation de l'Œuvre Notre-Dame. Elle fait partie, comme le centre historique de Strasbourg, du patrimoine mondial de l'humanité. C'est aujourd'hui et depuis le dix-neuvième siècle un restaurant, ce qui en fait le plus vielle édifice encore exploité de Strasbourg. Depuis l'entrée dans son capital de Guy-Pierre Baumann, son modèle est celui de la grande brasserie parisienne. 

A l'intérieur, on peut admirer les fresques réalisées par le peintre Léo Schnug. Tout cela justifie son classement en tant que Monument Historique en 1870".


                   
            aujourd'hui                                                                                      au  XIXe siècle  


La façade à colombages sculptée est la plus belle de la ville.



La Petite France :

photos d'une balade en février 2008


l

La célèbre maison des Tanneurs

© Février 2008 Monalyz        


Février 2008 © Monalyz             

Le Bain-aux-Plantes (lavoirs)




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Etymologie

Le premier nom de la ville fut en celte "Argentorate"  ou "Argentoratum"

Une étymologie discutée : 
 - Certains y voyant un lien avec la déesse celte d'argent (Argent, épithète liée à Argentia), identifiée avec la lune.

- L’acception la plus courante voudrait que la racine Argento (argent, luisant) désigne un cours d'eau (cf. l’Argens, l’Arques, l'Arc…), en l'occurrence, l'Ill (Ainos en gaulois).
Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill.

"Rate" désignant une enceinte, une fortification, cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur
l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, partie intégrante du réseau de camps défendant le limes nord de l’empire romain.


Strasbourg était en effet au niveau d’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin et de ce fait placée sur une route majeure est-ouest. Son nom évolua alors en Straßburg, le bourg sur la route (die Straße), découlant de Stratiburg,
évoqué pour la première fois au VIe siècle (496) par saint Grégoire.



 Un peu d'histoire...

D'Argentoratum à Strasbourg, il a fallu un peu plus de 2000 ans.

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Bien que le site ait été occupé de façon permanente par les Celtes, la fondation d’Argentoratum est attribuée
aux Romains qui construisent, en 12 avant Jésus Christ, un camp fortifié
.

Celui-ci fait partie de la ligne de défense établie pour défendre l’Empire des attaques des Germains. Autour de ce camp
s’établit alors une agglomération qui subit plusieurs destructions au cours du temps, dont la plus terrible, par Attila  en 451.
La ville est restaurée en 496 sous le nom de "Strateburgum" par les Francs qui favorisent le développement de la ville,
après la conversion de Clovis au Christianisme
.
Argentoratum est l’une des rares villes de la région à avoir un Evêque,
véritable gouverneur de l’époque.

~~~~~~~~~~~~~~~~

Préhistoire et antiquité 

Les premières traces d’occupation humaine sur Strasbourg et ses alentours remontent à – 600 000  et de nombreux objets
du Néolithique, de l’âge de Bronze et de Fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques.
Mais c’est aux environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes.
Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgade celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire
et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place
à des habitations bâties sur la terre ferme.
Les romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg.
En 12 av. J.-C. le général romain Nero Claudius Drusus, frère de Tibère, y fait construire un camp militaire sur
l’emplacement d’une forteresse gauloise. Le nom de la ville est romanisé en Argentoratum.
C'était alors un camp militaire fortifié positionné sur le limes du Rhin faisant partie des castella Drusi, les forts de Drusus.
Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Le camp est agrandi et les fortifications en bois cèdent
leur place à un mur en pierre.
Promue au rangde colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important.
Aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine inclue.
La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité.
Au cours des IIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’empire romain, Argentoratum va servir de base de repli
pour les troupes romaines installées en Germanie.
Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière.
En 355, la ville est saccagée par les Alamans.
Julien l'Apostat reconquiert la ville en 357, court répit avant une nouvelle poussée expansionniste des Germains.
En effet, dès le retrait des troupes romaines, en 406, les Germains envahissent la Gaule.
Puis en 451, la ville est complètement détruite par Attila.

Moyen-Âge

Elle est restaurée sous le nom de Strateburgum en 496
par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au christianisme.
En effet, Argentorate est l’une des rares villes de la région à être le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époque. En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Les évêques successifs étendent leur pouvoir dans toute l’Alsace.

Dès le VIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast de Strasbourg, une première cathédrale et un couvent sont édifiés.

Vers 720, la première abbaye est construite à la demande du duc d’Alsace Adalbert. La majorité des travaux d’urbanisme étaient alors effectués par les moines qui, par ailleurs, soignaient les malades et travaillaient la terre.

Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste.

A compter du VIIIe siècle...

Au VIIIe siècle, la ville compte 1 500 habitants. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin,
du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie.

Les VIIIe et IXe siècles sont prospères, la ville voit sa population doubler, après des incendies, une nouvelle cathédrale
est construite et le commerce
se développe, toujours sous la tutelle
de l’évêque qui a les pleins pouvoirs.


"Sacramenta Argentariae"

L’Alsace a joué un rôle 

dans la naissance de la langue française :

En 842, deux petits-fils de Charlemagne,
à savoir Charles le Chauve et Louis le Germanique,
se sont alliés contre leur frère Lothaire
 pour le partage de l'Empire légué par leur grand-père
et prononcent
 " les Serments de Strasbourg".
Ce document exceptionnel
est le plus ancien texte rédigé
en langue romane - ancêtre du français -

et en langue tudesque - ancêtre de l'allemand.


A l’issue de ce conflit en 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire mais à sa mort,
la ville revient à la Germanie.

En 962, Otton le Grand fonde le Saint Empire Romain Germanique et s’appuie sur l’Eglise en lui octroyant
des pouvoirs temporels forts. Strasbourg obtient alors le droit de justice et celui de battre monnaie.

La ville continue à prospérer et à s’étendre.

Une nouvelle enceinte est construite au XIIe siècle qui sera agrandie un siècle plus tard.
Les bourgeois, écartés du pouvoir, souhaitent s’impliquer dans la vie politique et obtiennent
en 1214 le droit de créer un conseil avant de prendre le pouvoir en 1262.

S’ensuit une période trouble pendant aquelle les luttes de pouvoirs sont source de nombreux conflits.
 Le point culminant de ces conflits est la lutte de deux familles rivales, les Zorn et les Mullenheim,
véritable guerre civile provoquant une révolte des Strasbourgeois. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.

Suite à cette longue période de troubles, une nouvelle organisation politique se crée au XVe siècle :
le Conseil de la Ville
s’appuie sur "les conseils des XIII, des XV et des XXI", un "Ammeister" (maire) est nommé
par le Conseil tandis que quatre "Stettmeister" nommés par les nobles complètent l’administration.
La ville compte alors plus de 16 000 habitants, frappe monnaie
et obtient le statut de Ville libre d’Empire, ce qui en fait une véritable principauté.

La ville connaît aussi une grande effervescence intellectuelle.

Gutenberg y invente l’imprimerie et la ville devient un important centre de l’imprimerie et la diffuse à travers l’Europe.
Strasbourg est un centre important de l’humanisme qui voit passer les grands noms de cette époque
tels que Sébastien Brant, Jean Geiler de Kaysersberg et Jacques Wimpheling.

La ville adopte en 1524 la Réforme et attribue les églises aux Protestants.
Strasbourg accueille les dissidents religieux et propage leurs idées grâce à l’imprimerie.
La ville est alors à son apogée.


Ci-dessous, un plan de la ville datant de 1572 - "Civitates Orbis Terrarum"                      

 Le déclin arrive avec les guerres. L’Empereur Charles Quint, catholique, mène la guerre
contre les princes protestants et leurs alliés (Strasbourg).

La ligue protestante est vaincue, Strasbourg restitue la Cathédrale et deux églises aux Catholiques.
La ville connaît aussi des difficultés financières.


La Guerre de Trente Ans éclate en 1618,
guerre de religion européenne opposant les Protestants et les Catholiques.

L’Alsace fut ravagée, mais Strasbourg resta neutre dans ce conflit.

A l’issue de la guerre en 1648, par le Traité de Westphalie, l’Alsace revient à la France,
mais Strasbourg reste Ville libre Impériale.
La ville est isolée, affaiblie, n’a rien à attendre de l’Empire vaincu, et lorsqu’elle est assiégée par les troupes de Louis XIV,
en septembre 1681, Strasbourg capitule et devient française.
Elle conserve néanmoins la plupart de ses avantages.
Strasbourg devient hautement stratégique pour la France, véritable bastion sur le Rhin et accueille alors une importante garnison.Cette annexion marque pour Strasbourg le début d’une nouvelle prospérité.
La ville devient la capitale régionale.
Son université attire de grands noms tels que Goethe, la bourgeoisie s’enrichit et se construit de belles demeures.


La Révolution de 1789
est bien accueillie par la population et les nouvelles institutions sont rapidement adoptées.
La ville connaît néanmoins le contrecoup de cette époque troublée, notamment pendant la Terreur
qui sévit durant deux années.

En 1792, Rouget de L’Isle compose un chant pour l’armée du Rhin, qui deviendra la Marseillaise.
Strasbourg sort fortement affaiblie de cette période de troubles.

 
La ville fortifiée

L’époque napoléonienne est, quant à elle, un retour à la prospérité et au faste
qui dure jusqu’à la guerre de 1870.


L
’Allemagne annexe alors l’Alsace et une partie de la Lorraine.
Lors du siège, la ville subit de graves destructions.

Elle veut dorénavant faire de Strasbourg un symbole de sa puissance.
La ville est élevée au rang de
capitale du "Reichsland" d’Alsace et de Lorraine.

De nombreuses constructions sont édifiées dans le quartier allemand  :
la bibliothèque et le Palais Universitaire, la gare, la poste ...

La ville se transforme en grande ville industrielle,
sa population double et sa vie intellectuelle renaît.

Photo ancienne : 1890 -1900               

Après la guerre de 14 -18, pendant laquelle Strasbourg est relativement épargnée,
l’Alsace revient à la France qui cherche à «franciser» la région à marche forcée, en oubliant la mixité de la culture alsacienne
et les nombreux progrès sociaux acquis pendant la période 1870-1914.

Mais la Seconde Guerre Mondiale arrive, l’Alsace est à nouveau annexée par l’Allemagne et une politique de «germanisation»
est lancée,
très dure : interdiction du français, changement du nom des rues et des noms de famille à consonance française.

Le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée par les troupes de Leclerc et l’Alsace revient à nouveau à la France.
Strasbourg retrouve sa prospérité et l’Alsace est aujourd’hui l’une des régions les plus dynamiques de France.

Excentrée par rapport au reste de la France, dont la plaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est,
Strasbourg occupeen revanche une position centrale en Europe occidentale , sur une importante voie de passage nord-sud.
Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie intégrante.

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Après les traités de Rome,

la ville est choisie pour être le siège du

Conseil de l’Europe et du Parlement Européen.

Strasbourg est aussi le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de l’Union européenne.
La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles.

Strasbourg est une ville de congrès internationaux,
la deuxième de France après Paris.


Le Conseil de l'Europe - photo de mai 2007


Strasbourg, capitale européenne, économique
et ville culturelle

Ville frontière depuis toujours, et
l'architecture est une spécificité intéressante de la ville,
car elle est profondément biculturelle.

Le centre historique de Strasbourg, qui occupe la grande île, se caractérise par des rues étroites typiquement moyenâgeuses,  autour de la cathédrale Notre-Dame et dans le quartier de la Petite France, et aux abords de l'hôpital civil
qui regroupe de nombreuses maisons à colombages.

Les maisons à colombages ont été construites pour la plupart entre le XVIe et le XVIIIe siècle: les plus emblématiques
sont la maison Kammerzell et la maison des tanneurs. (voir ci-dessus)


Le grès rose des Vosges est l'une des pierres les plus utilisées, du fait de sa proximité
géographique. On le retrouve donc sur de nombreux monuments, et notamment sur la cathédrale. La couleur de cette pierre
est cependant très variable. Ainsi, l'église Saint-Paul utilise un grès pâle, tandis que l'aubette présente une teinte
très marquée. Le grès des Vosges est cependant une pierre très friable qui nécessite une attention régulière.

Septième ville de France par la population, elle est l'un des principaux pôles économiques du nord-est.
 La ville se distingue par un secteur secondaire très diversifié et un secteur tertiaire essentiellement tourné
 vers les activités financières, la recherche et le conseil aux entreprises.
L'économie strasbourgeoise est également marquée par l'implantation de deux pôles de compétitivité,
l'un dédié aux innovations thérapeutiques, l'autre aux véhicules du futur.


La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’opéra national du Rhin en fait un centre culturel important.
Strasbourg est aussi une grande ville étudiante.
Ses universités sont résolument tournées vers l'international avec plus de 20% d'étudiants étrangers
 et plus de 100 nationalités représentées.


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Pour finir, une belle photo actuelle de Strasbourg sous la neige :
Vue du clocher de l'Eglise St Guillaume à gauche de la photo
et à droite celui de Ste Madeleine.

Au premier plan, le pont Sainte Madeleine.



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"Jour après jour" 2007
Janvier 2007
et des photos des autres mois de 2007


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